Conception philosophique

L'Andragogie ... 

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Elle se situe et s’impose dans le cadre de l’ensemble de notre projet institutionnel. Nous œuvrons autour d’un processus centré sur l’apprenant qui, au travers de ses différents apprentissages, construit son parcours, son projet sur la base d’un travail réflexif, travail qui prend en compte son vécu, son histoire et la transformation de ses expériences en connaissances, de ses connaissances en capacités, de ses capacités en compétences.
 
Ceci implique une coopération interprofessionnelle de haut-niveau, une collaboration intra-professionnelle claire et sincère, une coopération avec l’apprenant basée sur la confiance et le partage.
L’aspect philosophique ne peut suffire s’il reste au stade de l’intention, pour qu’il vive et prenne corps, il lui faut l’opérationnalité. L’évaluation en est le moteur.
 
Ce concept sur lequel nous appuyons notre démarche formative permet d’aborder l’adulte-apprenant à la fois dans le respect de son intégrité identitaire, mais également avec ses capacités et ses difficultés dans l’apprentissage. C’est à ce titre que nous construisons avec lui son parcours professionnel. A l’inverse l’indifférenciation pédagogique ne peut que conforter les zones d’ombre et laisser sur le bord du chemin ceux qui « ne comprennent pas » sans autres alternatives.
 

La bientraitance : traiter, oui mais comment ?

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Parler de la bientraitante, aujourd’hui, prend la forme d’un discours incantatoire. Comme si être bientraitant devait se décliner sous la forme d’une injonction.

Le choix d’un métier du soin, impose de fait d’être bientraitant. 

Si l’on y ajoute les pathologies neurodégénératives à cette remarque, en ce qui concerne la maladie d’Alzheimer en particulier, la question de bien traiter repose essentiellement sur la compréhension de la pathologie Alzheimer.

Bien traiter ou mal traiter c’est traiter quand même. Dès lors, on ne traite pas l’autre !

Un accompagnement, qualifié de  bientraitant occulte de fait une approche humaniste qui ne serait dès lors qu’une idée, une conception, un protocole de bientraitance. À tel point que si la bientraitance doit être rappelée dans un cadre de prise en soin globale, elle se doit d’être imposée, réfléchie face à l’accompagnement spécifique de personnes atteintes de maladies neurodégénératives quelles qu’elles soient.

Il ne s’agit donc plus de bien traiter mais de comprendre ce qui se joue. Pour cela, il nous faut nous départir de bonnes intentions mais proposer une pratique professionnelle, une posture, une démarche inventive, créative et hautement humaine. Afin que « l’Alzheimer » ne soit pas bien traité comme un simple objet de soin mais comme un sujet de plein droit tout simplement.


Alzheimer, un autre regard ...

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Préface du livre Maladie d'Alzheimer : de la mystification médicale à l'indifférenciation sociale - disponible aux éditeurs libres  - écrit par Amédée-Pierre LACHAL - Responsable pédagogique des formations APDHES (ASG, CNC MJPM ...)

Si vous cherchez un ouvrage médical « classique » n’entamez pas la lecture de ce livre, mais par curiosité allez néanmoins tout droit à sa conclusion avant de prendre une décision définitive.

Pourquoi cet avertissement ?
Parce que l’ami LACHAL, à sa façon est un polémiste. Fécond, foisonnant d’idées, il se laisse volontiers emporter par sa plume. Mais toujours pour une bonne cause : celle d’un humanisme militant qui refuse la chosification d’autrui, même désigné comme malade d’Alzheimer.
On pourra donc lui reprocher des approximations et des partis-pris. Mais c’est son droit d’exposer ses oppositions, ce qu’il fait avec passion.
Et, à la manière de Voltaire, je prends le risque de soutenir ce droit même si j’ai des réserves à faire, notamment lorsqu’il tire à boulets rouges sur les médicaments.
Car, concernant par exemple les antidépresseurs, je sais par expérience qu’ils peuvent redonner du confort de vie (ce qui ne dispense pas d’un accompagnement psychothérapique). Et, j’irai même jusqu’à dire au sujet des anti-Alzheimer, que si en moyenne ils n’apportent guerre plus qu’un placebo, il existe des sujets « bons répondeurs » chez qui on assiste à quelque mois d’amélioration. Tout en reconnaissant le caractère limité et transitoire de cet effet. Et en ne sachant pas pourquoi cela chez l’un et pas chez l’autre, ce qui ne permet pas de prévoir qui verra ses symptômes s’améliorer.    
Ajoutons que, même si Amédée LACHAL flirte implicitement avec les thèses de Peter WHITEHOUSE, pour qui l’Alzheimer n’existe pas et ne serait qu’une construction destinée à faire vendre des médicaments, il reconnait qu’il se passe quelque chose chez certains sujets vieillissants.
Et là où je le rejoins et pense qu’il faut l’applaudir, c’est lorsqu’à contre-courant, il a le courage de plaider pour les hypothèses plurifactorielles de la dynamique alzheimérienne. Hypothèses : les siennes ou d’autres (toutes celles incluant le registre psychoaffectif) qui à mon sens sont totalement négligées, sans qu’on s’interroge pour autant sur le peu de débouchés thérapeutiques des pistes uniquement neurocognitives. 
Bien sûr d’aucuns le chicaneront probablement sur des détails lorsqu’il nous emmène, à son tour, dans le dédale des connexions intra-cérébrales. Je ne m’en mêlerai pas, trop ignorant en la matière.
Ce qui m’importe est qu’il a le mérite de nous conduire à des pistes potentiellement réhumanisantes, ce qui n’est pas nécessairement la préoccupation des recherches « dominantes ».
C’est ainsi qu’à l’heure actuelle, on a appris beaucoup de choses sur la substance amyloïde au plan biochimique, mais pratiquement rien sur d’éventuels déterminants psychosomatiques de son développement.
Et, surtout, il y a une absence majeure de recherches sur les possibles causes contextuelles de l’apparition clinique, à tel moment, d’un défaut patent de maitrise des facultés cognitives avec le retrait psychique qui s’en suit (ou qui précède ?).
Il en est de même de l’étude des facteurs, tant objectifs que subjectifs, qui concourent au type d’évolution d’un mal qui pourtant fait si peur.
Et, c’est là-dessus qu’à sa façon Amédée LACHAL, avec toute son ardeur, nous amène de fait à réfléchir dans l’après-coup. Ce pourquoi je lui pardonne volontiers ce qui aura pu me défriser ici ou là.
Car, le premier choc passé, c’est à chacun de se faire une idée, ce livre constituant une base de discussion.
 
Louis Ploton
Ancien Professeur émérite de Gérontologie